L’agglo du Chablais

L’agglo du Chablais

– par Antoine Bellwald

La Suisse organise son territoire sur la complémentarité de trois échelons institutionnels ayant des compétences propres: la Confédération, les Cantons et la Commune. Depuis plus de vingt ans, la Confédération encourage et soutient financièrement les projets d’agglomération, territoire fonctionnel régit autour d’une ville centre ou de divers pôles urbains. Cet échelon n’est pas celui des districts avec un préfet, il est celui de territoires ayant un projet commun possédant des traits urbains. Le Chablais reste à taille humaine, les gens se connaissent et partagent ce projet commun. 

De nombreux enjeux qui motivent un engagement communal trouvent écho à l’échelle du Chablais: 

  • une mobilité cohérente permettant des déplacements efficaces et répondant aux besoins des utilisateurs ; 
  • un cadre de vie agréable alliant les avantages des services urbains et la proximité d’espaces naturels 
  • un développement territorial tourné vers l’intérieur des zones urbaines permettant une densification de qualité ;
  • un marché du travail attractif complémentaire à une activité économique saine rappelant les compétences industrielles et d’innovation de notre région. 

Cependant, de nombreux freins ont entravé ces projets: la complexité de travailler sur deux cantons, le Rhône – barrière physique – et localement une volonté politique faible. Dans ce sens, je suis convaincu qu’une autre collaboration communale – la fusion Monthey Collombey-Muraz- amènera son lot de synergies et surtout une meilleure représentation au niveau cantonal. 

Pour construire cette région forte, multipolaire et atypique, il faut une gouvernance politique forte, une acceptation populaire et l’accompagnement de professionnels du domaine. Les soutiens et relais aux échelons supérieurs sont indispensables pour accompagner le projet, défendre et débloquer des budgets. Dans ce sens, l’absence du raccordement de Monthey sur la ligne du Simplon dans le plan directeur cantonal est un manquement qui devra être corrigé. L’aspect de gouvernance devra aussi être affiné en particulier le rôle des Commissions agglomération. Les Législatifs communaux doivent réfléchir à leur représentation à cette nouvelle échelle institutionnelle pour maitriser les financements et leur utilisation. La professionnalisation de la structure portant le projet est bénéfique et doit continuer. 

Le Chablais est à l’interface entre deux cantons, deux pays, entre la plaine et la montagne, entre la ville et la campagne et est constitué autour de plusieurs centralités. Toutes ces relations créent un réseau d’acteurs qui se renforce par les collaborations et la densité d’interaction. À côté de l’aspect technique des mesures que le projet soutient, adhérer au projet c’est adopter un état d’esprit constructif et de collaboration avec nos voisins afin de porter ensemble des améliorations dans le quotidien des Chablaisiennes et des Chablaisiens. Monthey et Aigle ne sont pas en opposition, mais doivent coopérer et mettre leurs compétences au profit de la région. Dans toutes ces réfections territoriales, il ne faudra pas oublier les vallées latérales qui connaissent d’autres enjeux, touristiques notamment.

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