Intervention d’Arnaud Dubois – 11 septembre 2017

Madame la Présidente du conseil général, monsieur le président de la municipalité, messieurs les conseillers municipaux, chères et chers collègues.

 

Lors de notre dernier conseil, suite à la réponse de la chancellerie concernant la question déposée conjointement avec mon collègue de l’alliance de gauche Clément Borgeaud et traitant de la communication de la commune, nous nous étions dits pas pleinement convaincus.

Permettez-moi donc aujourd’hui, au nom de M. Borgeaud et moi-même de reprendre la parole sur ce sujet pour rebondir sur quelques points de cette réponse.

Dans sa réponse du 21 août dernier, la municipalité relève qu’en raison du, je cite, « caractère très bref et condensé des informations diffusées sur Facebook, l’utilisation de ce canal de diffusion ne serait pas approprié pour certaines communications ou décisions dont les enjeux nécessitent des explications exhaustives ».  Selon elle, et nous partageons son avis, la page Facebook aurait notamment pour mission d’annoncer les principales actualités de la commune puis de rediriger les habitants sur le site de la commune pour davantage de précisions ce qui serait, toujours selon elle, je cite, « pas efficient et efficace ».

Sur ce point, on peut rassurer la municipalité sur ce procédé puisque c’est celui choisi par l’ensemble des titres de presse suisses ou mondiaux, j’en veux pour exemple le journal Le Temps qui publie chacun de ses articles séparément sur Facebook afin de renvoyer le lecteur vers son site et plus localement le Nouvelliste ou encore Radio Chablais qui renvoie à ses podcasts sur son site. Aujourd’hui, en matière d’information, le réseau social fonctionne comme une porte d’entrée, une sorte de catalogue ou l’on clique sur ce que l’on veut approfondir pour être redirigé vers le site qui a publié le contenu en question, ceci sans perte d’efficience ou d’efficacité.

La commune s’inquiète également de la charge de travail que pourrait engendrer le caractère interactif des réseaux sociaux. Il est clair qu’il ne sera pas possible, ni souhaitable de répondre à toutes les interpellations et que des règles d’usages devront être établies. Mais je vois plutôt ce caractère interactif comme une richesse qui permet à la communication citoyen-commune de s’établir de manière bidirectionnelle. Je suis également persuadé que certaines idées intéressantes peuvent émerger par ce canal, peut-être autant, voire plus, qu’avec la boîte à idées.

Finalement la commune mentionne que, je cite, « un message publié sur facebook n’est vu que par 16% des fans », mais ne nie pas néanmoins que, je cite à nouveau, « l’impact d’un tel réseau est important car de nos jours, une marque n’est pas ce que son propriétaire en dit mais ce qu’internet, soit Google, et les médias sociaux en disent ». (fin de citation)

Sur ce point permettez-moi de prendre un exemple. Durant l’été la municipalité de Troistorrents a décidé de renforcer sa communication par la création d’une page Facebook communale. Le 6 septembre dernier, elle a publié un message clarifiant l’usage de son nouveau parking et les possibilités de se parquer dans la cour d’école. Outre les personnes qui ont directement lu ce message, il y a toutes celles qui ont pu le voir sur des comptes particuliers d’habitants de la commune qui avaient partagé ce message. C’est à mon sens le grand avantage des réseaux sociaux. La Commune communique de manière officielle et factuelle, et cela permet aux gens de s’appuyer sur cette communication dans leur discussion que cela soit sur Facebook ou sur la place du marché. En ce sens, et pour rebondir sur la réponse de la commune, le propriétaire, ici la commune a l’occasion de reprendre quelque peu le contrôle de son image en participant à ce qu’il s’en dit sur internet, google ou les médias sociaux.

Dans notre commune, deux petits évènements de cet été m’ont encore plus convaincu du déficit de communication communale. Le premier est le buzz provoqué par le conseiller général Raboud concernant le parking et les panneaux solaires de la place d’arme ainsi que la réponse qui lui fût apportée par le municipal Moulin lors du dernier conseil. Les informations apportées dans cette réponse répondant point par point et de manière factuelle aux différentes interrogations auraient à mon sens évité un tel buzz si elles avaient été communiquées et publiée de manière proactive. Dès que quelqu’un aurait eu une interrogation sur ce sujet, un autre utilisateur du réseau aurait pu lui mettre en lien ces informations pour qu’il s’y réfère.

Le deuxième de ces évènements, et je pense que vous me voyez venir, est le sujet qui a passionné toutes les montheysannes et les montheysans durant l’été, les poubelles. Ici aussi une communication claire et proactive sur ce sujet, expliquant par exemple la nouvelle méthode de perception, (on voit encore des gens sur Facebook qui pensent que la taxe de base restera dans son intégralité et qu’on y ajoutera la taxe au sac) Je disais donc qu’une communication claire et proactive  aurait permis de couper court à la naissance de tous ces mythes, mensonges et autres fantasmes qu’on a vu fleurir sur Facebook ces dernières semaines à ce sujet. Elle aurait également certainement permis à la municipalité et à toute la ville d’avancer plus sereinement. Comprenez-moi bien, je ne regrette pas ici que les citoyens expriment leurs avis sur Facebook ou ailleurs. Je trouve, au contraire, cela très bien. Néanmoins pour qu’un débat de qualité puisse éclore, il est nécessaire d’être informé. Comment se forger un avis objectif si on ne possède pas toutes les informations utiles.

Pour toutes ces raisons, et au moment où de nombreuses communes ont déjà fait ou font ce pas, on a encore vu l’engagement d’une professionnelle des médias en la personne de Judith Mayencourt cet été à Sion, nous sommes convaincus que la mise en place d’une stratégie globale de communication incluant, en parallèle et de manière complémentaire aux autres canaux de diffusion existants une présence globale et concertée sur les réseaux sociaux ne doit pas être vue comme un coût mais comme un investissement pour le futur de la commune. C’est pourquoi nous demandons que soit, dans le prochain budget, débloqué des fonds pour la création d’un nouveau poste permettant la mise en place d’une telle stratégie de manière efficace.

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